Au Musée des Beaux-Arts de Lyon, l’Egypte a toujours tenu une place importante. En présentant « A la recherche des hiéroglyphes oubliés » l’Institution de la place des Terreaux nous fait voyager dans différentes temporalités. Et nous explique son attachement à plus de 4000 ans d’Histoire.
Rosette, un mot qui résonne fort à Lyon et ses alentours. Un mot gourmand, pas très veggie, certes, mais une indiscutable icône locale. Qui n’a pourtant aucun rapport avec la pierre du même nom. Et encore moins avec les icônes qu’elle a servi à déchiffrer. Et si personne ne connaît vraiment l’histoire cachée derrière une tranche de rosette, tout le monde connaît la pierre. Celle de Champollion. Où plutôt, tout le monde croit détenir la connaissance. Pour finalement n’en retenir qu’une toute petite tranche.
Quand on pense à la pierre de Rosette on pense aux hiéroglyphes. On a raison. C’est grâce à cet élément fondamental que Champollion a pu déchiffrer le mystérieux langage hiéroglyphe sur lequel tout le monde butait depuis des siècles. Rappel : la pierre de Rosette affiche trois textes identiques mais écrits en trois langages différents. Dont le hiéroglyphique. Alors évidemment là on se dit qu’il n’y a rien de bien insurmontable là-dedans. Il suffisait de trouver la pierre et en avant. Même un enfant de quatre ans aurait pu le faire et on passe sur les poncifs si souvent entendus.
Une histoire de lettres, de caractères, de langage
Pour tout déchiffrer, Champollion a eu besoin d’aide. Notamment celle de François Artaud, ancien directeur du Musée des Beaux-Arts de Lyon. Le voilà le lien. La voilà l’histoire. Et la temporalité. On va donc remonter le fil du temps. Découvrir l’histoire du Musée autant que celle des hiéroglyphes. Découvrir les liens, l’amitié, les discussions entre les chercheurs. Le rôle de chacun. On plonge moins dans l’Egypte ancienne que dans la relation. Les échanges. Le travail de fourmi. Le travail fourni.
Pour nous dévoiler un pan d’histoire inconnue, des objets, des lettres, des livres, et des tableaux. Tous authentiques. A l’exception de la pierre de Rosette présente à travers une réduction d’époque. De quoi tout de même vous remettre à sa place la grandiloquente exposition Toutankhamon. Des vidéos aussi, pour présenter la structure et le fonctionnement d’un langage. Le tout dans un espace certes restreint, mais riche d’enseignements. Une démonstration de savoir-faire. De savoir-être. De savoir tout court, en fait.
Au sommet de la pyramide
On apprend bien des choses. De quoi en sortir nourris, et grandis. Forts de nouvelles connaissances. De cette idée qu’une découverte n’appartient jamais à une personne mais à plusieurs. L’Histoire préfère retenir un nom, un seul. C’est plus simple pour tout le monde. C’est une erreur. Le collectif reste l’essence de la découverte. Nous évoluons grâce aux autres. Nous comprenons le monde avec eux. Ensemble nous nous tirons vers le haut. Et, parfois, d’un court contact, d’une amitié ou de plus encore, naît la connaissance pour l’Humanité.
Avec « A la recherche des hiéroglyphes oubliés », le Musée des Beaux-Arts propose une exposition intimiste très enrichissante. On croyait tout savoir, on ne sait pas grand chose. L’Egypte ancienne est passionnante, ça on le savait. Ce que l’on savait moins c’est qu’il n’a pas suffi d’une clé de déchiffrage pour en apprendre tant sur cette civilisation. Il a fallu le travail acharné d’un groupe de passionnés. Et c’est passionnant.
A la recherche des hiéroglyphes oubliés Musée des Beaux-Arts de Lyon Jusqu'au 31 décembre 2022