Déjà très populaire la pizzeria Napl fait partie du paysage de la Presqu’île depuis maintenant un bon moment. Pour d’obscures raisons toutes les équipes d’Une Vie à Lyon étaient passées à côté. Littéralement à côté. Sans jamais oser entrer. C’est réparé.
En cuisine le temps est une donnée vitale. Il en faut pour élaborer, tester puis revoir une recette de pizza susceptible de plaire à un large public. Il en faut également pour la préparer, et la cuire bien comme il faut. Oui, le temps, c’est important. Et parfois, il en faut, beaucoup, pour franchir la porte d’un établissement dont on a beaucoup trop entendu parler. Peut-être justement car on en entend trop parler. Alors on le laisse passer, le temps. Et puis un jour, on avance.
On avance et on découvre un cadre, une ambiance et un nom. Il ne manquerait pas des lettres dans cet hommage à la ville-temple de la pizza ? Comment ça se prononce ? Là aussi il faut du temps pour comprendre. Pour apprendre. On dit Naples, comme la ville, pas Napeule, comme le nom pouvait le laisser penser. On en aura passé du temps à errer dans l’erreur.
Ligne de conduite
Ce savoir essentiel acquis, reste à déterminer la qualité des plats. La carte nous propose une belle variété de pizze et c’est tout. Il n’y aura rien d’autre. Si on n’aime pas la pizza on s’en va. Mais qui n’aime pas la pizza et rentre dans une pizzeria au juste ? Le choix reste large et varié avec 11 propositions. Dont certaines très classiques à l’image de l’incontournable margherita. Un bon instrument de mesure de qualité d’une pizza. Au premier coup d’oeil on reste intrigué. Le plat est avenant, avec une pâte épaisse que l’on sent déjà moelleuse comme il faut.
La dégustation confirme le ressenti. La pizza est généreuse, moelleuse, fondante et crémeuse. Une réussite que l’on temporise en relevant une sauce tomate légèrement aqueuse. Rien de grave mais cela empêche par exemple de plier une part pour la manger comme il se doit ou plutôt comme l’Italie le souhaite. Tant pis, on fait avec les couverts. C’est un peu moins gourmand mais au moins on n’en met pas partout.
Constat similaire du côté de la pistacchio qui peut se vanter de reposer sur une base tomate jaune. En après cuisson s’ajoutent mortadelle pistachée, éclats de pistache, Burratina et Pomodorini gialli da serbo. Tout un programme qui a conquis son hôte par la gourmandise autant que les jolies textures relevées en bouche. Avec ses aubergines grillées la parmiggiana donne également dans les belles saveurs et séduit à son tour. Et les autres ? On n’a pas la place pour leur faire honneur.
Place au sucré
Bien remplies, les assiettes se vident en peu de temps. Et la question du dessert ne se pose pas. On teste. Le tiramisù bien sûr. Pourquoi manger autre chose ? Réconfortant à souhait comme le veut son histoire et son nom, le dessert brille par sa qualité. Déjà, il se tient. Tout seul. C’est rare dans un monde de tiramisùs expédiés et souvent plus proches d’horribles flans. Celui-ci fait plaisir et peut se vanter de proposer un bel équilibre des saveurs. On fait quoi du coup ? C’est simple : on valide.
Du temps passé chez Napl, on valide aussi l’accueil. Chaleureux à souhait. Un service prévenant, à l’écoute et toujours de bon conseil. On valide un peu moins les tarifs élevés avec un ticket d’entrée à 13€ pour la margherita mais qui grimpe à 16€ mini dès que l’on veut évoluer sur la carte. A 22 et 24€ pour les plus chères (salmone et alba) il faudra savoir trouver les bons mots auprès de la carte bancaire.
Reste que le cadre, l’accueil, la qualité des plats et la situation en plein coeur de la Presqu’île argumentent en faveur de Napl. En deux visites il n’y a eu que du plaisir et jamais la moindre déception. Que ce soit sur la très agréable terrasse ou au sein de la très belle salle du restaurant. Un petit avertissement pour finir : mieux vaut s’y prendre à l’avance pour réserver. Napl est souvent complet. Encore une histoire de temps. De temps à ne pas perdre. On a tout à y gagner.
Napl 21, rue du Garet 69001 Lyon