On a beau passer souvent à côté, on n’a pas forcément le réflexe de s’y arrêter. Alors un beau jour, on se demande s’il ne faut pas se décider à visiter la célèbre Cité des Papes. A environ deux heures de Lyon, Avignon offre une belle histoire, des remparts, un énorme palais, et bien sûr, un pont. Ou plutôt ce qu’il en reste.
La première chose qui saute aux yeux quand on arrive à Avignon ce sont bien sûr les énormes remparts. Pour qui n’a jamais vu une enceinte de ce genre entièrement préservée, c’est bluffant. Rien que les franchir pour entrer dans la vieille ville fait un petit quelque chose au coeur. On s’attend presque à entendre les claquements de sabots des chevaux et les cris des marchands. Il n’en est évidemment rien, et il faudra se faire à la présence d’automobilistes que, franchement, on aimerait voir ailleurs. Les rues et ruelles sont étroites, biscornues, dotées de ce joli cachet propre aux villes du sud. Les débuts sont hésitants, on ne sait pas où aller, mais rapidement, de hautes tours se dévoilent en arrière-plan.
Des Papes oui, mais des Papes amis
C’est le Palais des Papes. Un édifice énorme, à l’histoire chargée. Les fortifications en imposent, on imagine aisément les complots et nombreux dangers qui ont couru le long des murs épais. Intrigués, on décide alors de visiter l’endroit. Nous le faisons à l’aide d’une tablette tactile fortement conseillée (et comprise dans le prix d’entrée). Dans chaque cour, chaque salle et autre pièce, l’appareil propose des activités culturelles ou ludiques en réalité augmentée.
C’est-à-dire que plutôt que de ne voir que des espaces joliment préservés mais sans âme, on pourra les contempler comme à l’époque. Voir les feux de cheminée, tapisseries, meubles et tapis modifie considérablement l’expérience de visite. Seul bémol, aucun personnage n’apparaît à l’écran. Il faudra se contenter des (très bonnes) explications audio pour imaginer la vie des Papes en ces lieux. La géolocalisation donne en outre le parcours à suivre, et nous emmène un peu partout, y compris sur les toits. La vue de là haut est à couper le souffle, avec une vue magistrale sur le pont Bénézet. Pas bien loin, se dessine ce qui ressemble à un joli parc. C’est le Jardin des Doms.
Pour le rejoindre, il faut sortir du Palais des Papes, puis grimper quelques minutes. Ne pas hésiter à bifurquer sur la droite pour aller voir la jolie vue sur les toits d’Avignon. Ensuite, on peut s’avancer et admirer toute la région. Au bout du chemin, la voilà, LA plus belle vue sur le pont Bénézet. Mais pourquoi est-ce qu’on vous en parle autant de ce fameux pont Bénétruc ? D’abord, parce que contrairement à un franchissement lambda, celui-ci ne franchit rien du tout. Ensuite, parce que derrière le pont Bénézet se cache en fait une construction connue de tous : le pont d’Avignon. Il suffit d’ailleurs de dire pont d’Avignon pour qu’instantanément la comptine prenne vie dans toutes les têtes. Sur le pont, d’Avignon, lalala, tous en rond. Mais du coup, on y danse ?
C’est le pont pont
Pour espérer y danser, il faudra tout d’abord payer. C’est comme ça, la visite est à 5 euros par personne, ou un peu moins chère combinée avec l’entrée au Palais des Papes (14,50€ pour les deux). Est-ce que cela en vaut la peine ? Pour nous, oui, car au bout du pont, quand on se retourne, la vue sur le Palais est assez bluffante. Et puis on est sur le pont d’Avignon quand même ! Bon, on n’a pas dansé, parce qu’en fait, personne ne dansait quand on y était. Mais plus tard, vu de plus loin, on a vu des gens le faire. Ouf, la comptine n’a pas menti.
Certes on ne s’est pas trémoussés, mais on a quand même bien profité. Notamment en cherchant les chouettes points de vue de ce pont étrange. A sa gauche, la vue est magnifique, surtout quand le vent s’absente, offrant des reflets exceptionnels sur le Rhône. Mais c’est surtout sur la droite qu’il faut aller. Parce que c’est moins vu et revu, et que la perspective est encore plus intéressante. Pour celles et ceux qui se demandent, si le pont n’arrive pas de l’autre côté, c’est tout simplement car il s’est effondré à plusieurs reprises. Lassés de le voir tomber en morceaux, les Avignonnais ont fini par abandonner l’idée de le reconstruire en totalité.
Et après ça, on rempart ?
Après cela, on s’est baladés sur la Place de l’Horloge, on aurait bien aimé voir l’Opéra, mais sous les énormes échafaudages, c’est compliqué. Du coup, on est allés admirer le joli mur végétal des Halles et le sémillant Palais du Roure. Puis est venu le tour de l’Université d’Avignon, la seule fac de France située derrière des remparts. On y découvre un énorme ensemble, dont l’ancien hôpital Sainte Marthe, aujourd’hui siège de l’Université. En face, une énorme structure plus moderne abrite d’autres services, comme la bibliothèque. L’endroit est calme, propice à la réflexion ou à la détente et vaut le coup d’oeil.
Difficile de faire plus en une seule petite journée ! La prochaine fois, nous irons voir le pont Bénézet d’en face, sur l’île de Piot, ainsi que les nombreux musées de la ville. Tout comme le Fort Saint André, très joli vu du Jardin des Doms mais sans doute encore plus quand on a le nez collé dessus. A priori, ce très bel endroit offre une belle vue sur la Cité des Papes. Et, qui sait, peut-être retournerons-nous à Avignon, pour assister à quelques représentations du célèbre festival de spectacles vivants. Ou même sur le pont, pour enfin y danser en rond.