De toutes les destinations pour lesquelles nous abandonnerions bien volontiers toute activité en cours pour sauter dans un avion, il y en a une qui occupait depuis des années la première position de manière indiscutée : New-York. Un voyage qui était au programme depuis longtemps, mais aussi pour dans longtemps. Ce qui était sans compter un gros surplus de spontanéité qui nous a menés à prendre le départ pour une grosse semaine en août dernier.
Bonne nouvelle : nous pouvons désormais cocher la grosse pomme sur notre to-do list voyageuse. Nouvelle supplémentaire : contrairement à ce que l’on pouvait naïvement espérer, la to-do list ne s’est pas retrouvée allégée. New-York y trône maintenant pour une durée indéterminée. On vous embarque dans nos valises, direction cet énorme coup de foudre.
Tout a commencé en janvier 2018 avec une bonne résolution : celle de faire enfin traverser l’Atlantique à Virginie. A l’origine, l’idée était de découvrir les grands espaces naturels du Canada et Montréal. Mais le curseur a rapidement fini par se tourner vers New-York. Quitte à réduire radicalement le temps d’attente avant cette rencontre planifiée de longue date. Notre tempérament très citadin n’a pas mis longtemps à nous rattraper.
Au menu de ce premier city-guide :
La préparation
Le planning
Les incontournables
Les Bonnes Surprises
Une escapade new-yorkaise qui s’est confirmée début février, avec l’achat des billets d’avion et la réservation de l’hôtel. Nous avons opté pour le Best Western Bowery Hanabee. Un choix pragmatique en plein Chinatown avec petit dej compris à la clé. Un bon plan côté gaufres matinales, mais aussi pour sa centralité, qui nous a permis d’envisager quelques trajets à pied (Brooklyn Bridge, Battery Park etc.).
Autre bon plan que nous n’avions pas vu venir : Montréal. Car oui, nous avons tout de même (brièvement) posé le pied au Canada. Pour ce premier vol long courrier d’une moitié du duo, nous avons en effet préféré ne pas nous tourner vers des compagnies low-cost et faire confiance à Air Canada. Un choix que l’on n’a pas regretté. Surtout qu’il nous a permis durant notre escale canadienne entre Lyon et New-York de passer la douane américaine. Arrivés à Newark nous n’avions alors plus qu’à profiter. Et à se laisser guider par notre planning savamment concocté.
Le Planning
Au début du mois de mai, après avoir listé 50 activités et points d’intérêts qui nous faisaient du pied, nous nous sommes vite rendus compte que le séjour de 10 jours risquait d’être un déchirement s’il fallait renoncer sur place à l’une de ces envies. Pour remédier à cela, et en suivant les conseils de Bons Plans Voyage New-York, nous avons donc établi un planning. Un savant document qui nous a permis de positionner chaque activité avec celles à proximité, de gérer les horaires, les jours de fermeture et les potentiels temps d’attente. Après un gros moment de panique (en mode 45 trucs en 10 jours, jamais ça rentre), nous n’avons finalement recensé que trois victimes majeures : Governors Island, une balade à Harlem et le MoMA.
Autre avantage majeur du planning : il nous a ensuite permis d’estimer très facilement les pass d’activités dans lesquels nous devions investir. Nous avons ainsi opté pour le classique New York City Pass (parfait pour une première visite) et un Sightseeingpass de 4 attractions pour compléter. Aucune dépense inutile n’a donc été à déplorer. D’autant que le fameux planning avait aussi tenu compte des potentiels jours de pluie (avec des possibilités d’inversion pour plus de flexibilité).
Si cette planification peut au premier abord paraitre rigide, voire manquer de spontanéité, elle a au contraire été un véritable atout durant notre séjour. En fournissant un cadre (temporel et réaliste, avec des moments de respiration) aux journées et un périmètre d’action (nous avons peu pris le métro), elle nous a permis de découvrir bien plus que prévu. Et de rajouter des petits bonus à ce programme. Qui se sont d’ailleurs pour beaucoup révélés être des coups de coeur !
Le planning concocté, ne restait plus que des formalités, à ne surtout pas oublier. Deux Esta, deux AVE (l’équivalent canadien) et nous voilà prêts à partir. On vous embarque pour une grosse semaine direction New-York !
Les incontournables
Statue de la liberté et Ellis Island
Aussi étrange que cela peut peut-être paraître, la Statue de la liberté était loin d’être notre priorité. Sans doute parce que l’un de nous l’avait déjà vue, et que l’autre préférait la sacrifier à tout autre élément de notre planning. Mais avec le recul, la jeter aux oubliettes aurait probablement été un peu cruel. D’abord parce que croiser sa silhouette des yeux au détour d’un trajet nous menant en métro à Coney Island a été l’un de ces moments intenses dont on se rappelle forcément. Ensuite parce qu’une fois au pied de l’édifice, on prend conscience de la taille du symbole. Le landmark se concrétise et prend texture. Mais aussi parce que depuis Liberty Island, la vue sur Manhattan est époustouflante. Au point de faire un peu oublier que ce n’est pas de ce côté que l’on est censé regarder.
Un point de vue hypnotique qui n’épargne pas Ellis Island, et sa visite chargée d’histoire et d’émotion. Pour être tranquille, on ne saura que trop vous conseiller de débuter votre journée par la visite de ces deux sites (prévoir une arrivée 1h avant le premier départ de bateau). Et d’y consacrer une bonne demi-journée. Cela laisse le temps d’apprécier le lieu avant l’arrivée des foules massives. Et de revenir sur terre juste à temps pour savourer une pizza à Wall Street ! Ah et oui, dernier conseil. Evitez le mode enfant de l’audioguide lors de votre visite d’Ellis Island. A moins d’être un enfant, le résultat est quelque peu surprenant.
Les musées
Autre activité matinale : le musée ! Pour éviter au maximum les files d’attente, nous avons pris le parti de débuter nos journées par ces moments culturels. Là aussi, c’est le bon moyen d’éviter la foule qui se fait beaucoup plus dense une fois midi arrivé.
American Museum of Natural History
Dans son imposant édifice, le premier nous a permis de mettre des images sur un pan de notre culture littéraire et cinématographique (Relic, La Nuit au Musée pour ne citer qu’eux). Et d’apprécier certains diaporamas très efficaces avec des perspectives savamment construites. D’autres, plus anciens, souffrent la comparaison, et donnent parfois à l’ensemble un côté un peu vieillot. Clairement, l’objectif de l’American Museum of Natural History n’est pas de faire le show pour les touristes mais d’offrir aux petits américains un accès aux sciences naturelles. Et c’est très bien comme cela. D’autant que le musée n’est pas non plus sans belles surprises.
Avec son côté labyrinthique et son architecture intérieure très new-yorkaise, il ne cesse de surprendre. Comme quand on se retrouve au hasard d’un chemin face à la baleine bleue de son Hall Ocean Life, à une forêt construite en intérieur ou à la belle spirale architecturale de son Planétarium.
Le Guggenheim
Du côté du Guggenheim, le mot d’ordre n’est pas tout à fait le même. Quand on pousse la porte du célèbre bâtiment imaginé par le tout aussi célèbre Frank Lloyd Wright, on sait à quoi s’attendre. A l’extérieur, la coupole renversée qui laisse entrevoir la rampe spirale qui serpente à l’intérieur et fait oublier la notion de salle d’exposition. Et une fois rentré dans le bâtiment, la superbe coupole qui couronne le tout. Une masterpiece architecturale qui vaudra la visite pour les amateurs du genre. Pour les autres, à moins d’une exposition coup de coeur, n’hésitez pas à pousser la porte du musée pour en découvrir l’intérieur. L’accès à la billetterie, au coeur de l’édifice, ne pose aucun souci !
Central Park (mais à notre rythme)
Majestueux, magnifique et surtout, oui surtout, gigantesque, Central Park est un authentique must see. Mais plutôt que d’y consacrer de longues heures de visite, nous avons opté pour une solution quasi révolutionnaire. Oui, vous avez bien lu : on a disrupté New York. Uberisée la grosse pomme ! Comment ? En se disant que lors des visites des musées – à peu près tous situés aux alentours – on allait sortir du métro bien en amont, au pied du parc. Et continuer à pied en traversant les belles allées.
En toute modestie c’était une idée particulièrement brillante ! On n’a pas visité le parc comme un musée à ciel ouvert mais comme un vrai parc dont on a sans doute mieux profité. On s’est quand même posés parfois sur un banc ou une pelouse pour profiter du lieu avant de repartir tout contents. Franchement, c’était génial et on n’a pas croisé un seul touriste sur nos parcours. Enfin on se serait croisés s’il y avait eu un miroir quelque part mais il n’y a pas de miroirs dans les parcs. C’est étonnant quand on y pense. Bref, faites, ce que vous voulez, mais cette façon d’aborder le lieu nous a laissé de très beaux souvenirs.
Oculus / One Word / Wall Street
Le premier mot qui vient à l’esprit quand on pense quartier d’affaires, ce n’est pas souvent émotion. Et pourtant, cela ne surprendra personne, sur le site du World Trade Center, tout incite au recueillement et au respect. Face au mémorial, difficile de ne pas se laisser cueillir par la puissance de ce monument hautement symbolique. Un puits, une renaissance, un mouvement perpétuel face auxquels chacun se retrouve soudain à devoir gérer ses propres émotions. Et parfois même à voir son moi intime chahuté, ébranlé, fissuré, sans l’avoir cherché ni même vu venir, par une inconnue de passage, venue rendre un très familier hommage.
Mais si World Trade Center est hommage, c’est aussi un lieu où la vie a repris ses droits. A deux pas de là, du street-art anime les murs, des concerts en plein air enchantent la rue. Et deux beautés s’élèvent chacun à leur manière : One World Trade Center et l’Oculus. Miroir magique qui n’aura cessé d’attirer notre regard durant tout le séjour, la première joue avec les nuages, sublime les ciels bleu ou orageux. On ne voit qu’elle, de partout. Et avec elle, les deux tours qui étaient et que l’on devine au gré de ses biseaux. Difficile alors de résister à l’appel de son observatoire. Un point de vue tout vitré sur Manhattan, qui ne manque pas non plus de susciter l’émotion.
Imaginé par le célèbre Santiago Calatrava, l’Oculus éblouit quant à lui par ses lignes, sa blancheur et sa poésie. Tantôt colombe, tantôt hérisson, il devient à l’intérieur cathédrale de lumière. Un lieu époustouflant qu’on aimerait admirer des heures sous tous les angles et qui abrite la gare vers le New Jersey mais aussi un centre commercial. Un lieu de shopping qui n’est pas le seul à profiter d’un magnifique écrin. A quelques centaines de mètres, le Brookfield Place laisse aussi admiratif, avec sa superbe verrière (et les alléchantes gourmandises de son District).
Un peu plus loin, alors que l’on rejoint Wall Street, la vie se fait encore plus vibrante, calée sur les impératifs des bureaux et les urgences qui vont avec. Mais aussi les moments de détente. Les costumes cravate se mélangent avec les touristes en short. Et se retrouvent tous autour d’une belle assiette. La notre (qui n’en était d’ailleurs pas totalement une) a été remplie par Adrienne’s Pizzabar, un haut lieu de la très atypique Stone Street. Une petite rue qui vaut le coup d’oeil, et le coup de fourchette.
Empire State Building
Point de vue historique sur New-York, l’Empire State Building était il y a quelques années encore l’observatoire incontournable de Manhattan. Mais depuis, la superbe One World a poussé, les rooftops se sont multipliés, et les vues à couper le souffle sont devenues légion. Reste que ce pilier new-yorkais conserve toujours son histoire, son magnifique style art-déco et une vue qui de nuit ne manque pas d’atouts. Les lumières de la vibrante Times Square, la classe du Chrysler Building et tous les petits détails que l’on peut apercevoir entre les célèbres grilles en losange qui laissent se faufiler le vent. Un moment qui se cristallise et se rappelle au bon souvenir dès que l’Empire State Building se profile à un coin de rue. Autrement dit très souvent.
Brooklyn Bridge
Difficile de passer à côté car c’est le pont que même nos grand-mères savent reconnaitre entre mille (ce qu’on ne s’explique pas tout à fait, mais bon). Le Brooklyn Bridge fait partie de la carte postale new-yorkaise et comme toutes les cartes postales, elle a souvent un gros côté image d’Epinal. Un cliché qui exclut le bruit, la fureur, le tourisme de masse et aussi la vue imprenable. Car si se promener sur le Brooklyn Bridge implique de croiser la route de centaines d’amateurs de selfies et de new-yorkais en vélos pas forcément ravis de les voir sur leur chemin, c’est aussi de nombreux points de vue qui se savourent.
Bien sûr, il y a la perspective vers les piles et l’hypnotisante lignes de ses câbles. Mais aussi une vue imprenable sur la skyline de Manhattan. Et sur la partie routière du pont. De quoi composer le parfait cliché avec taxi jaune à l’appui. Et sortir de l’image idyllique pour capturer un peu de bruit. Quoiqu’il arrive on ne saura que trop recommander de se lever tôt pour en profiter sans se faire marcher sur les pieds. Et on a hâte d’y remettre les nôtres un soir d’été quand le soleil décidera de s’éclipser.
Grand Central
Pourquoi aller à la gare quand on n’a pas de train à prendre ? Parce que Grand Central n’est pas qu’une simple gare. C’est un monument d’architecture. En particulier le grand hall (la visite des quais est bien moins agréable) extrêmement impressionnant et majestueux. Pas si fréquentée qu’on pourrait le croire, la gare connecte New York à de nombreux patelins et se savoure surtout en prenant de la hauteur. Pour admirer l’endroit, montez plutôt du côté de l’Apple Store. La boutique est un bon spot pour quelques jolis clichés de la gare et il n’y a pas de vitres donc c’est parfait. Ensuite, descendez et allez faire un tour au niveau inférieur. On y trouve le célèbre food court de Grand Central, avec son célèbre restaurant à huîtres vu dans de nombreux films et séries télévisées.
Flat Iron
Avoir l’opportunité de découvrir de ses yeux le plus sexy des fers à repasser est évidemment une chance difficile à snober. Et pour cause, si de nombreux immeubles dans le monde ont adopté ce format très particulier, un seul a autant marqué les esprits. Tout en développant un art certain de recevoir. Car en plein été, au pied de l’édifice, des terrasses gratuites permettent de s’asseoir pour savourer l’instant. Un moment privilégié qui vous passe même l’envie de traverser pour aller prendre la photo cliché de l’immeuble s’élançant derrière l’inévitable horloge. Mais pas de s’aventurer jusqu’au tout proche Madison Square Park, lieu de naissance de la célèbre chaîne de burgers Shake Shack où le restaurant original témoigne fièrement de cet héritage.
Voilà pour les incontournables New Yorkais. Mais ce n’est pas fini ! Il nous reste à vous parler de nos coups de coeur – ils sont nombreux – de nos inévitables déceptions (qui le sont moins, ouf) mais aussi comment on s’est débrouillés pour ne manger que de bonnes choses en sortant de tous les préjugés souvent associés aux Etats-Unis. Pour découvrir tout cela en détail, il faudra toutefois faire preuve d’un peu de patience car parlant de la grosse pomme, il nous a semblé plutôt logique de la couper en plusieurs quartiers et d’étaler ça sur plusieurs semaines. Alors… see you soon, comme on dit de l’autre côté de l’Atlantique !
Je ne suis pas du tout du genre planning au quotidien mais pour une ville aussi gigantesque je trouve que c est une super idée !
Hâte de lire la suite !!