Les voyages forment la jeunesse mais aussi et surtout l’estomac. Michel pourra sans peine en témoigner, ayant brutalement découvert sur l’île paradisiaque de Porquerolles (on vous en reparlera) ce qui se cachait vraiment derrière un carbonara. Pour moi, l’apprentissage à la dure a eu lieu à quelques kilomètres de Rome, à proximité de la Villa Hadriana et concernait, je vous le donne en mille, une pizza. Si l’arrivée d’une pâte toute blanche sans sauce tomate aurait pu me créer un aussi grand traumatisme que la découverte du sens d’all’arrabbiata à Vérone, il n’en a rien été. Bien au contraire. Ce qui nous ramène à Lyon (comme bien souvent) et plus précisément à l’Atelier du Pizzaiolo.
Au bord de la place nautique, face au centre commercial de Confluence, on sait en effet faire la différence entre une pizza bianca et une pizza rossa. Une caractéristique qui chez un pizzaïolo se traduit généralement par une grande créativité : ce dont l’Atelier du Pizzaiolo ne manque pas. La carte du restaurant affiche en effet des déclinaisons toutes aussi alléchantes les unes que les autres. Et s’offre même le luxe d’une pizza du mois, pour toujours plus de possibilités.
Chefs d’oeuvre
Exit donc la simple déclinaison tomate, charcuterie et fromage ! Ici, on construit des tableaux gourmands à base d’ingrédients joliment choisis. Et d’une pâte parfaitement maîtrisée alliant croustillant et moelleux. C’est simple : la fausse note est difficile à trouver, et ce jusqu’à la merveilleuse sélection de vins qui ne nous a jusqu’alors toujours épatés. Un compliment qui se mesure au nombre d’années de pratique : quatre en ce qui nous concerne.
Une période qui aurait probablement suffit à écumer toute la carte. Oui mais voilà, l’atelier du Pizzaiolo fait partie de ce genre d’endroits où l’on s’entiche facilement d’une pizza. Grande amatrice de calzones, j’aurais par exemple pu me nourrir exclusivement des trois morceaux de choix : Vaporetto, Classico et la superbe et décadente Confluenza, enroulée de sa robe de jambon de Parme. En vérité, je me serais probablement contentée de cette dernière tant elle est merveilleuse. Mais c’était sans compter sur la Melabella.
Nous, c’est le goût
Renommée Mascarpomme dans les milieux d’inités, la Melabella, c’est tout un poème. Une pizza pâte blanche qui fait cohabiter la force du gorgonzola avec le crémeux et la douceur de petites touches de mascarpone. Un parfait écrin pour le mariage de tranches de speck et de fines lamelles de pommes, ponctuées de pignons de pin et de crème balsamique. Du sucré, du salé, du confort et de la surprise, bref toutes les notes pour mettre les sens en éveil, sans jamais s’en lasser. Une caractéristique qui se retrouve dans de nombreux compositions. A l’image de la Pollo Pesto, toute aussi chère au coeur de Michel.
Chère mais pas excessive : l’addition est en effet loin d’être trop salée, avec des pizzas allant de 12 à 16 euros. Cela permet au passage de ne pas se priver de dessert. Et notamment du très bon tiramisù de l’Atelier du Pizzaiolo. Clairement dans notre top 3 lyonnais de ce dessert au café, cette petite touche de mascarpone finale pourra aussi être troquée contre des glaces tout droit venues de chez Nardonne. Un petit plus qui conclut un repas sans fausse note, ponctué parfois d’un service un peu maladroit. Mais toujours diablement efficace. A l’image de ce petit coin de paradis aux grands airs de vacances.
L'Atelier du Pizzaiolo 5 quai Antoine Riboud, Lyon 2e Ouvert du lundi au samedi En savoir plus
Bonjour,
Ton article me donne l’eau à la bouche ! J’ai vraiment envie d’y faire un tour, c’est la première fois que je vois une pizza accompagnée de lamelles de pomme.