Pas vraiment cachée mais peu connue la rue Duhamel, dans le deuxième arrondissement, héberge une pépite nommée Prana. Un restaurant de vie nous dit-on fièrement. Un lieu affirmé, tranché, qui méritait d’être testé.
En littérature les univers fictionnels ou réels se divisent, se découpent, co-existent les uns à côté des autres. On les appelle chapitres, parenthèses ou encore parties. Dans la vie, dans la rue, c’est souvent la même chose. A condition d’y prêter attention. Franchir la porte d’un établissement accueillant et laisser un monde entier derrière soi. En découvrir un autre. Sans même réaliser le glissement. Le changement. Le passage de l’un à l’autre. L’ouverture d’une parenthèse.
Tout commence par la lumière, un sourire, une petite attention. La bienveillance. En quelques secondes à peine l’univers particulier de Prana se dévoile. En toute simplicité. En élégance. Une ambiance. Un temps qui décélère. Le bon goût. L’envie d’en savoir plus. De découvrir. De faire jouer les sens. De goûter dans sa totalité, à l’expérience.
Cuisine & signature


L’expérience d’une cuisine en intention. Végétale. Sans concession. Comme la carte et son duo d’options par chapitres. Ce sera un apaisant velouté hivernal aux champignons, carottes et betterave jaune pour l’un, le plus osé houmous sophistiqué à la betterave pour l’autre. Dans les deux cas, un pur délice. Que l’on ne retrouvera pas avant longtemps. Insolente comme la vie, audacieuse comme l’envie, la carte se permet la narration d’une nouvelle histoire, tous les jours.

Au tour de plats de prendre la suite. L’assiette macrobiotique, vedette des quotidiens de Prana, présente son riz complet parfaitement assaisonné, son orge perlé, des haricots noirs, et surtout son incroyable courge rôtie. On est dans le fondant, le crémeux, un peu de croustillant. On est dans le plaisir à l’état pur.

Pas bien loin de là, un intriguant Gua Bao s’invite devant des yeux et des mains perplexes. Comment bien déguster cette merveille à la sauce cacahuète, tofu et butternut accompagnée de panais et pommes de terre rôtie ? Et surtout, sans en mettre partout. Face à l’énigme, face à l’enjeu – faire bonne figure – la solution sera vite trouvée. Et le plaisir quasi instantané.
Le temps de l’épilogue
Bientôt la fin d’une belle histoire. En douceur. Sur les cinq alléchantes propositions du jour (Pana cotta, verrine pralinée, mousse au chocolat, tarte au citron, Lemon cake) une seule sera retenue. Ce sera un réconfortant Lemon cake des deux côtés de la table. Un gâteau particulièrement réussi, très doux, avec juste ce qu’il faut d’intensité. Une merveille en équilibre. Comme le reste de la carte. Comme le reste de l’ensemble. Autour, rien ne détonne. Mais tout étonne. L’épisode se déroule dans un calme des plus apaisants. Serein. Plaisant. La vie au ralenti. La vie qui fait du bien.

Plus q’un restaurant de très haut vol, Prana est un petit monde à part entière. Une dimension située juste à côté de la nôtre ou plutôt au-dessus des autres. Revenir à la réalité, fermer la parenthèse n’est jamais simple quand le moment passé se révèle d’un niveau si élevé. Revenir ici, bientôt, très vite, pour une toute nouvelle histoire, n’est rien de moins que la plus belle des évidences.
Prana 5, rue Duhamel 69002, Lyon Ouvert du mardi au samedi Midi et soir