Deux jours, c’est court. Et intense à la fois. En partant pour La Clusaz, à environ deux heures de Lyon, on ne se doutait pas de tout ce qu’un domaine skiable peut offrir en plein coeur de l’été.
Et si débarrassé des plus beaux habits de lumière se cachait l’âme authentique d’une personne ou d’un endroit ? Célèbre dans le monde entier pour ses somptueux manteaux neigeux, La Clusaz sait aussi largement séduire vêtue de simples draps de verdure. D’une saison à l’autre, le discours n’est pas le même. Les sensations non plus. Et pourtant, dans les deux cas, on lève les yeux sur le costume. D’une manière ou d’une autre. On regarde tous les détails, et on respire. Sans un mot. Juste des regards appuyés. Sur l’immensité. Sur la beauté.
Entre La Clusaz et les coutures naturelles qui cernent l’écrin, le contraste est saisissant. D’une grandeur invraisemblable, le domaine présente des hauteurs à couper le souffle de tous les côtés. Le village, lui, est minuscule. Une vingtaine de rues, une place principale, et c’est tout. En plein été, au petit matin le calme est saisissant. Et reposant. L’occasion parfaite de se demander où l’on va aller pour nos premiers pas sur le domaine de La Clusaz.
Haut les coeurs
Au sud, on aperçoit des télécabines gravir une pente à l’inclinaison presque menaçante. Ce sera là. Sur la bien nommée montée de Beauregard. On imagine la vue. Et le voyage. Dans les deux cas, la promesse sera tenue. Une ascension incroyable suivie de vues à s’en décrocher la mâchoire. Le moment se déguste comme un plat mijoté pendant des milliers d’années avant d’être servi. Côté cuisine, dans l’arrière-cour, des chemins, et des parcours fléchés. Le Col de la Croix Fry nous invite, nous acceptons avec plaisir.
L’air pur, le calme et le charme du tintement des cloches pendues au cou des vaches ambiancent à leur manière notre parcours. La balade d’une heure se transforme vite en boucle de quatre. Sur la durée, nous découvrons de nouvelles vues de l’incroyable massif des Aravis, des chemins escarpés, et de jolis sentiers forestiers. Puis le retour face au village en contrebas. Et une envie : celle de descendre. Cette fois, à toute vitesse.
Une bonne descente
Pour cela, retour en bas, et remontée. L’heure est venue de s’essayer à la luge d’été. Avec ses deux pistes, l’une pour débutants et l’autre pour initiés, La Clusaz permet à tout le monde de s’amuser. Simple à manier, l’engin permet des pointes de vitesse affolantes aux plus audacieux. Ou un parcours plus calme pour les frileux. Une chose est sûre, une fois en bas des 800 mètres de descente, tout le monde, ou presque, en reprend pour un tour de manège à sensation.
De quoi largement ouvrir l’appétit. Pour un quatre heures gourmand. On ouvre avec entrain la porte de Patrick Agnellet, pâtissier annecéen implanté à La Clusaz depuis 2012. Au programme des douceurs léchées aux saveurs incomparables. L’orfèvre du sucré nous régale de classiques autant que de créations originales.
Comme ce Paris-Brest mariant avec brio le fondant d’un praliné d’exception et d’une pâte à chou maîtrisée en plus d’éclats de noisette apportant une bienvenue touche de croustillant. Ou ce Paradis Blanc tout citron et dont on se demande si son acidité ne va pas nous renvoyer sur les sommets sans passer par la case télécabine. En réalité, chaque couche se veut plus subtile que la précédente et on retient surtout les goûts délicats, et la fraîcheur. Pour le bien nommé Grospiron on découvre des saveurs caramel, banane et citron vert. Autant dire que là on s’enfile un vrai truc de big boss(e).
Sur un nuage
Quant à la suite des événements pensez piscine (de l’hôtel), croziflette (au très bon La Cordée) et gros dodo. Avant d’enchaîner le lendemain sur la double montée en télésiège au Crêt du Merle puis au Crêt du Loup. A l’air libre, dans un silence bienveillant assourdissant, on monte avec le sourire. Même quand tout s’arrête quelques instants. Même quand ça balance un peu.
Tout là-haut nous attendent des casses-cous en VTT et d’autres qui s’envolent en parapente. La magie est totale. On use les semelles de nos chaussures de randonnée pour profiter encore et encore. Le temps passe. Bientôt l’heure de rentrer. Descendre nous prendra plus de deux heures. Malgré une première portion avalée en télésiège histoire de profiter aussi de l’engin dans l’autre sens. Ensuite, place aux magnifiques sentiers boisés. Avant de repartir, le coeur un peu serré.
La Clusaz Ouvert été comme hiver A environ 2 heures de Lyon en voiture