Les habitants du plateau de la Croix-Rousse peuvent sans peine en témoigner : avoir une pâtisserie qui démonte au coin de la rue, ça change une vie. Et peut-être sa relation avec les balances, aussi. Toujours est-il que tout le monde ne peut pas habiter à deux minutes de chez Monsieur Sébastien Bouillet. Oui, tout le monde y peut pas être de là haut, il en faut bien d’un peu partout. Ce qui au fond n’est pas si grave (bien au contraire), surtout quand on a le plaisir d’avoir un Nicolas Pépin au coin de la rue.
Il faut dire qu’entre Pépin et nous, l’histoire d’amour dure depuis des années. Une romance qui satisfait les palais, mais aussi, et ce n’est pas négligeable, notre compte en banque. Car un petit plaisir l’est encore plus quand il est abordable. Et en la matière, Pépin s’affirme comme un très rentable dealer pour becs sucrés. Comptez en effet entre sept et huit euros pour deux desserts. Une économie d’environ deux euros par rapport aux autres grands pâtissiers en place. Soit pour les plus matheux et/ou pragmatiques, un gateau bonus tous les quatre achetés. Et oui, quand même.
Intense et généreux
Mais toute l’arithmétique du monde est bien peu de chose si le seul plaisir acquis est celui de l’économie. À cela Pépin répond par la générosité, celle des portions et bien évidemment du goût. Ou devrait-on dire les goûts tant ils se déclinent en différents accords. Il y a bien sur le chocolat, l’une des forces du couple derrière cette pâtissière chocolaterie. Mais aussi les fruits, toujours intenses, aux saveurs préservées.
Un savant mélange longtemps résumé en une pâtisserie signature : la Framboisine, alliance d’un chocolat noir intense, à la fois mousseux et fondant, et de framboises déterminées à ne pas se laisser dicter leur conduite, prêtes à délivrer à tout moment leur touche de fraîcheur. Tout un poème qui s’est depuis quelques semaines éclipsé, laissant la place à de nouvelles créations.
Parmi elles, le plus automnal Belle LN. Une pâtisserie qui, sans surprise, marie poire et chocolat et qui, sans surprise, le fait tout en finesse et amour des ingrédients utilisés. La poire est fondante, le chocolat affirmé sans toutefois tomber dans une trop grande intensité.
Moins automnaux, mais tout aussi maîtrisés, les fruits exotiques jouent eux aussi les stars chez Pépin, tout au fil de l’année. Glace en été (pot à tomber au prix tout doux), bûche en hiver ou macaron toute l’année. Le fruit s’affirme dans ce qu’il a de plus pur et se marie, parfois avec audace, toujours avec réussite. Une réinvention régulière qui invite toujours de nouvelles douceurs en vitrine. Et qui décline les classiques en fonction des saisons. Difficile alors de ne choisir qu’un élu. Mais heureusement il reste toujours la carte du cinquième gâteau bonus.
Pâtisserie Chocolaterie Pépin 54 cours Charlemagne, Lyon 2e 28 cours Gambetta, Lyon 7e Ouvert du mardi au dimanche (inclus) En savoir plus